Pour une réorganisation de la production et du partage de la nourriture, et donc de la terre, afin d'assurer une alimentation en quantité et qualité suffisante pour tous. Parce que pour bien vivre ensemble (être civilisé) il faut déjà bien manger ensemble !
vendredi 20 novembre 2015
Marche pour le climat !
Différentes Marches sont organisées partout en France... (voir Agenda)
Si l'avenir de la Terre vous importe... c'est maintenant qu'il faut le dire !
Et pour ceux qui ont envie d'explications...
http://pluzz.francetv.fr/videos/data_gueule_deux_degres_avant_la_fin_du_monde.html
vendredi 6 novembre 2015
Les Migrants
Tour argentée
miroitante,
Vin pétillant qui
nous tente.
Œil vide de
l'humain léthargique,
Trop loin de
l'autre, qui gravite.
Trop haut, trop
fort, sans légèreté ;
Mon pouvoir s'endort
sur les déshérités.
Achat d’âmes,
archet d'esprit
Pouvoir sans grâce
et sans envie
Que d'écrans
repoussés pour vraiment regarder.
Excuses collectives
sur nausées intimes
Chat dans la gorge,
prisonnier des canines.
Protégés
d'asphalte et de béton,
Que de murs, que de
murs nous dressons.
Boule au ventre et
rage au cœur
Mais percute,
percute ma torpeur !
Achat d’âmes,
archet d'esprit
Pouvoir sans grâce
et sans envie
Que d'écran
repousser pour te regarder.
Dehors les
arrogants !
Dehors les
méprisants !
La grâce est
exigence,
La beauté en
suffisance.
Affamés, ils
rampent vers la nourrice
Mais tous ces
barbelés derrière nos vices !
Et pourtant ils ont
faim
Et pourtant ils ont
faim
Clarisse Prod'homme
jeudi 22 octobre 2015
Un peu de poudre...
Perlimpinpin
Barbara-1987
Barbara-1987
Et comme j'aime vraiment beaucoup Barbara...
Vivant poème
jeudi 10 septembre 2015
Tous à la manif !
Il y avait comme un air de Kafka cette semaine à voir défiler à Paris les tracteurs de la FNSEA et en Hongrie ces milliers de migrants en marche.
Quand fera t-on le lien entre les deux ?
La FNSEA n'y est clairement pas prête mais comment ne pas sourire en entendant ces agri-managers se plaindre du surendettement, mais posant fièrement devant leurs tracteurs à 150 000 € !
Le problème n'est il pas là ? D'avoir troqué l'agriculture (l'art de cultiver la terre) contre l'art de la mécanique (Ah qu'il est beau mon tracteur !).
Pour mieux comprendre les revendications des manifestants, Guillaume Meurice de France Inter est allé à leur rencontre :
http://www.franceinter.fr/video-guillaume-meurice-est-alle-a-la-rencontre-des-agriculteurs
mardi 1 septembre 2015
SOUVERAINETE !
Discours n°10
Réchauffement de la planète, épuisement des ressources énergétiques, diminution des terres arables.
Privatisation des biens communs (eau, terre, air), appauvrissement des populations par la spéculation financière, destruction des services publiques et des droits sociaux.
La liste est longue de ce qui menace notre bien vivre ensemble.
Pour trouver des solutions durables nous devons avoir une vision globale des choses.
Ce qui semble évident aujourd'hui c'est que nous vivons une période perturbée, de changements profonds.
Ces changements sont de deux ordres : changement climatique et changement de civilisation.
Dans ces conditions il parait primordial de repenser nos fondamentaux et notamment d'assurer nos besoins vitaux : boire, manger, se loger, s'habiller.
L'École Paysanne pense que pour répondre à ces besoins vitaux les populations doivent retrouver de la souveraineté : souveraineté alimentaire, souveraineté individuelle et souveraineté collective.
Le changement climatique se traduit d'abord par une augmentation des catastrophes naturelles : ouragans, tsunami, tremblement de terre, etc... Mais surtout par l'augmentation de l'aridité des sols : le désert avance au sud, le béton au nord et la diminution des terres arables engendre de forts mouvements de population, qui perturbent l'ordre social et politique établit. Les réfugiés climatiques, paysans chassés de leur terre par le désert ou la guerre, arrivent de plus en plus nombreux à nos frontières ou meurent en cours de route.
Les conclusions d'Olivier de Shutters, rapporteur de l'ONU sur l'alimentation, indiquent sans équivoque que seule l'agriculture paysanne et familiale(vivrière) peut assurer une alimentation en quantité et qualité suffisante pour tous. Il invite à une Réforme Agraire mondiale. Les essais en Permaculture et les traditions vivrières de par le monde encouragent à augmenter la production agricole sur de petites surfaces avec une main d’œuvre nombreuse, sans produits chimiques ni mécanisation. Comme un retour aux sources de l'agricultûre : une agricultûre éminemment féminine, qui imite la Nature sans perturber les équilibres terrestres.
Cette autonomie alimentaire est primordiale pour permettre l'émergence pacifique d'une nouvelle civilisation : on discute mieux ensemble lorsqu'on a le ventre plein.
Nos enfants peuvent attendre que nous leur garantissions au moins ça !
Cette agricultûre n'est évidement pas possible dans une société où l'argent place en premier le futile et le superflus. Cette agricultûre est une agricultûre du partage !
Partage de la nourriture car partage de la terre.
Les Offices Fonciers peuvent être les garants de l'équité individuelle et collective de ce partage. Ils assurent à chacun un "chez soi", sans nuire à l'intérêt commun. Ni communisme, ni capitalisme, Les Offices Fonciers respectent l' individu en reconnaissant le collectif.
Le changement de civilisation s'analyse par le glissement de la prédominance économique, financière et finalement politique de l'ouest vers l'est. la Chine est la nouvelle grande puissance et sa demande en ressources énergétiques va peu à peu peser sur notre capacité à accéder à ces ressources. Il semble évident que nous allons devoir apprendre la sobriété en matière de consommation d'énergie (pétrole, électricité, etc...).
La partie moins visible mais majeure de ce changement de civilisation est que nous prenons conscience de la finitude de la Terre et de l'importance d'apprendre à nous gérer sur cette Terre.
Cela nous invite à repenser notre manière de vivre ensemble. Par exemple : notre manière de penser l'activité humaine. S'émanciper de la philosophie du travail (du latin : torture) libère la créativité humaine. L'idée du Revenu de Base ou Salaire universel, permet à chacun de couvrir ses besoins vitaux et de choisir quelles activités pratiquer, pour son émancipation personnelle et pour l'intérêt commun. Pour assurer une souveraineté individuelle.
De même revenir à une monnaie qui soit un outil d'échange et non de spéculation est primordial pour assurer la souveraineté collective. Les monnaies locales ou la fermeture de la Bourse paraissent des solutions très intéressantes pour réaffirmer le sens de l'intérêt commun face à une élite financière qui travaille pour ses seuls intérêts.
l'École Paysanne n'est ni utopiste ni pessimiste, mais tragique (en Philosophie : qui voit le réel. Sont caractérisés comme « tragiques » les penseurs qui contraignent l’homme à regarder en face la réalité la plus quotidienne, celle dont le commun des mortels s’efforce désespérément de se détourner).
Il va y avoir des millions de morts, peut être des milliards (il y en a déjà des milliers). Le tout est de savoir comment allons nous gérer cela ? En se rajoutant une petite guerre civile par dessus (Révolution, Régime Totalitaire, ...) ? Ou en utilisant notre bon sens et beaucoup d'amour et de compassion.
L'Homme, quatrième essais d'Hominidés dans l'Histoire de la planète, doit se reconnecter à la Terre s'il veut poursuivre son aventure. Et ce sont les femmes, qui ont inventé l'agricultûre (l'art de cûltiver la terre), qui sont le plus à même d'établir ce dialogue.
La convergence des réflexions et propositions de la société civile mondiale permet d'anticiper et de préparer cette transition. Cela passe par remettre en cause nos certitudes et nos habitudes, autour de la notion du Partage.
Clarisse Prod'homme, École Paysanne 35
jeudi 23 juillet 2015
Le Capitalisme responsable du Changement Climatique
Naomi Klein, journaliste canadienne, parle sans détour des méfaits du capitalisme sur le changement climatique et appelle à la convergence des mouvements citoyens.
http://www.reporterre.net/Le-capitalisme-detruit-le-climat
vendredi 19 juin 2015
dimanche 31 mai 2015
L'Austérité vue par Emmanuel Todd
Dans son livre "Après l'Empire" (Gallimard, 2002), Todd explique que les vieilles démocraties
européennes et américaines sont en passe de devenir des oligarchies, un
très petit nombre de "décideurs" concentrant l'essentiel du pouvoir
économique, médiatique et politique entre leurs mains.
Historien, sociologue, démographe, anthropologue,
il tente d'expliquer l'intérêt du réalisme historique :
lundi 25 mai 2015
ALTERNATIBA
Une vague positive pour accélérer la transition
Alternatiba est une dynamique citoyenne positive qui a vocation à mettre en lumière et démocratiser des alternatives locales concrètes répondant aux crises climatique et socio-économiques. L’ambition du mouvement Alternatiba, est de relier tous les acteurs de la transition pour nourrir une mobilisation populaire et citoyenne à l’échelle européenne. Cette mobilisation s’inscrit dans la perspective du sommet décisif pour les négociations internationales sur le climat qui se tiendra début décembre 2015 à Paris : la « COP21 ».
Profitant de la saison estivale, Alternatiba Rennes propose pour cette année 2015 un rassemblement festif populaire gratuit en plein coeur de Rennes : le village des alternatives. L’objectif est de présenter de façon vivante et ludique des solutions concrètes, locales et citoyennes face au réchauffement climatique. L’idée est de sensibiliser le Grand Public aux projets locaux tant au niveau écologique que économique et social. Vous l’aurez compris, beaucoup de domaines seront abordés sous de multiples formes : ateliers, ciné-débats, conférences gesticulées, stand de troc, … et bien d’autres encore ! Le tout accompagné de stands buvette et de restauration locale, bio et équitable.
Les portes du village s’ouvriront le 27 juin 2015
sur l’Esplanade Charles de Gaulle.
De 10h à 22h,
les associations citoyennes répondront présentes pour vous faire
partager leurs expériences et vous feront découvrir leurs projets.
Des concerts sont aussi prévu pour rendre cette journée
encore plus festive.
Notre site Web :
https://alternatiba.eu/rennes/
Un événement gratuit
Les participants
Origine du projet
A quoi servira l'argent collecté ?
Minimum
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Optimal
| |
Communication
Impression d’affiches, badges, flyers, ...
|
500
|
1500
|
Défraiement des conférenciers (10 conférenciers)
Repas offert aux conférenciers si possible
|
1000
|
2000
|
Sonorisation de la scène de l’Esplanade, Ingénieur Son
|
1800
|
1800
|
Groupes de musique
|
1500
|
3000
|
Location de matériels (stands, grilles, barrières, …)
|
500
|
1500
|
Sécurité du village (gardiennage, croix rouges)
|
3000
|
3000
|
TOTAL
|
8300
|
12800
|
Notre équipe
Rejoignez l’aventure Alternatiba !
Nous cherchons des bénévoles pour le jour J, si vous souhaitez nous aider c’est par ici : https://alternatiba.eu/rennes/je-participe/dimanche 24 mai 2015
Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne
La CIAP 44 innove en matière d'installation...
Comment donner envie, comment aider à s'installer en agriculture ?
jeudi 7 mai 2015
Peut-on être écolo sans être dépressif ?!
Clive Hamilton est professeur d’éthique publique à l’université nationale australienne Charles-Sturt. Il s’intéresse depuis une quinzaine d’années à la question du changement climatique.
son dernier livre :
"Requiem pour l'espèce humaine" veut mettre les points sur les i !
"Le monde est en train de basculer dans un avenir hostile. Notre obstination à tirer profit de la planète au-delà des limites supportables par son écosystème a déclenché des effets indirects si dramatiques que la crise climatique menace désormais notre existence.
Nous avons nié cette réalité. Nous avons ignoré ou accueilli avec lassitude les signaux d'alarme des climatologues, refusé de remettre en cause le dogme de la croissance et l'obsession consumériste. Nous devons maintenant en mesurer les conséquences pour le 21e siècle et agir afin de tirer le meilleur parti de l'inéluctable.
Un propos courageux,un livre d'utilité publique.
Per Espen Stoknes, psychologue à l'Université d'Oslo, nous invite, lui, à un deuil collectif pour enfin passer à l'action :
http://partage-le.com/2015/05/le-grand-deuil-comment-faire-face-a-la-perte-de-notre-monde-per-espen-stoknes/
mardi 21 avril 2015
mardi 31 mars 2015
L'HUMANITUDE
Humanitude : pour rester en relation avec les personnes et partager avec elles émotion et sentiment, il faut un « prendre soin » fondé sur toutes les caractéristiques qui permettent aux hommes de se reconnaître les uns les autres.
« Il est des situations privilégiées, hélas fort peu fréquentes, où les personnes impliquées dans une action de groupe particulièrement exaltante semble subir une mutation intellectuelle, affective et comportementale. (…) le mot humanitude a déjà été proposé, il y a trente cinq ans et repris en 1995 pour qualifier la relation de bientraitance vis-à-vis des personnes âgées. Le sens que nous donnons ici à humanitude n’est pas limité à la bienveillance et porte l’idée d’émancipation collective car, au-delà de la compassion, il vise la recherche active de solutions partagées. Je ne connais pas de mot qui embrasse toutes les qualités que peut manifester une personne en communion avec ses semblables pour proposer, en responsabilité, des actions bénéfiques au plus grand nombre.
En effet, si le substantif « humanisme » signale le caractère altruiste, empathique, fraternel, qui se manifeste dans l’humanitude, il ne dit rien sur l’intelligence collective qui permet d’apporter des propositions concrètes. Ceux qui on vécu Mai 68 se souviennent de l’empathie presque générale qui s’était emparée des usagers du métro ou de personnes croisées un peu partout : c’était comme si chacun éprouvait soudain le sens du mot fraternité et s’étonnait de n’en avoir rien su auparavant. Dans l’allégresse partagée, et souvent sans motif évident, on se souriait, échangeait des plaisanteries ou des idées un peu loufoques, on s’entraidait sans qu’il soit besoin de demander. Le monde était à nous parce qu’un autre monde semblait possible, libéré des méchants, des exploiteurs, des emmerdeurs et castrateurs, un monde où l’on aurait le droit de vivre intensément chaque instant, de le transformer en fête des sens et de l’esprit, de communier avec chacun qui n’est plus un inconnu, de découvrir le goût et l’aptitude pour le bonheur simple, l’échange, l’imagination, et le respect des gens.
Cette mutation de l’Homo economicus en Homo enfin sapiens sapiens, celui qui agit en
conscience, se réalisait dans une situation où bien peu étaient réellement acteurs, seulement contemporains d’un mouvement débordant la médiocrité quotidienne en ouvrant des fenêtres généreuses et fantasques sur la « vraie vie ». Un phénomène comparable peut exister, par exemple à l’occasion d’une grande manifestation publique où s’expriment, dans l’enthousiasme et le nombre, des idées joliment utopiques mais largement partagées, ou à l’occasion d’une grève soutenue qui amène à des complicités profondes avec des collègues qu’on ignorait au quotidien.
Les avancées politiques et sociales obtenues depuis deux siècles ne résultent pas directement du suffrage universel, mais d’abord des luttes sociales, des mouvements à caractère révolutionnaire où fleurissait l’humanitude et qui ont été capables d’imposer ces avancées au législateur : abolition des discriminations raciales ou de l’esclavage, droit des minorités et des femmes, décolonisation, droits sociaux…
L’humanitude n’est pas une qualité individuelle, elle ne jaillit pas d’un mouvement solidaire, mais par l’émulation qui naît au sein d’un groupe en effervescence intellectuelle, morale et affective. Elle figure le meilleur de l’humanité et de l’intelligence partagée. Dans Douze hommes en colère (film de 1957), le réalisateur Sidney Lumet montrait comment des jurés en viennent à innocenter un homme dont la culpabilité était initialement certaine : contre les jugements trop rapides, c’était un éloge de la réflexion et de l’esprit critique de citoyens gagnés par l’humanitude.
C’est la même humanitude qui se manifeste dans les conférences de citoyens. Celles-ci stimulent l’exaltation de personnes qui découvrent leur capacité à maîtriser un sujet compliqué et ignoré il y a peu, en inventant des solutions auxquelles les experts n’avaient pas pensé ou qu’ils avaient négligées, en éprouvant la puissance du collectif pour élaborer un avis qui échappe aux mesquineries des intérêts particuliers, en esquissant une nouvelle identité où ils peinent à se reconnaître tant elle est faite de savoir, de rigueur et d’altruisme, et en cultivant l’hypothèse que le monde pourrait être changé grâce à cette œuvre à laquelle ils participent. Selon un expert allemand des jurys citoyens, « toutes les études démontrent que les conclusions sont fortement marquées par la recherche de l’intérêt général. Sa défense est un rôle si attrayant que les citoyens vont jusqu’à proposer des solutions qui vont parfois à l’encontre de leurs propres intérêts. C’est ainsi qu’aux États Unis les jurys citoyens ont demandé une augmentation des impôts ». Pour la plupart, ces citoyens s’attristent de devoir retourner à la médiocrité où la condition ordinaire les condamne, à l’issue d’une telle communion intellectuelle et humaniste avec quelques uns de leurs semblables. Ainsi on peut observer « la transformation personnelle que beaucoup de membres des panels disent avoir subie : l’expérience les marque, certains changeant de métier, de mode de vie, s’impliquant dans la vie publique comme ils ne l’avaient jamais fait ». Malgré leur pouvoir informatif ou catharsique, aucune des autres procédures « participatives » n’est capable, au moins le temps d’élaboration d’un avis, de transformer un être banal en citoyen responsable capable d’humanitude. En ce sens, il faut craindre que l’engouement croissant pour faire de l’internet un outil majeur de l’élaboration démocratique vienne briser l’élan d’empathie,
lequel passe aussi par la communion physique, les regards complices, les émotions que traduisent les visages.
C’est surtout l’humanitude qui fait l’originalité d’une conférence de citoyens et ce phénomène nous semble découler d’une levée soudaine de la chape oppressive qui inhibait au jour le jour l’intelligence, la générosité, la volonté de savoir et décider. La conférence de citoyens est l’occasion d’une rébellion paisible mais intégrale contre la domestication. Cela ne suffit pas pour conduire une révolution sociale impliquant la majorité de la population, mais donne à espérer dans les capacités humaines pour définir et réaliser de véritables changements. Car les gens qui peuplent nos sociétés sont rarement admirables : souvent lâches, bêtes et égoïstes, la plupart ne sont que la forme inhibée d’Homo sapiens comme la chenille rampante contient le papillon. Permettre la métamorphose, même dans un bref échantillon, c’est constater que l’imago vaut mieux que la larve et qu’il peut s’épanouir chez le plombier ou la ménagère, le bourgeois ou le travailleur précaire, l’apolitique ou l’électeur d’extrême droite… Il s’agit d’une sorte de miracle, qu’ont observé presque tous ceux qui ont organisé ou participé à de telles procédures. Peut être n’est ce possible que grâce à la sélection des seuls volontaires pour constituer un jury citoyen ? En effet, parmi les personnes tirées au sort mais qui ont refusé ce mandat, exigeant et non rémunérateur, on peut penser que certains auraient manqué de l’aspiration curieuse et altruiste nécessaire pour transformer en « super citoyens », c'est-à-dire en personnes pleinement conscientes que la solidarité est le meilleur ciment de l’humanité.
Par l’acceptation d’une mission collective d’intérêt public, l’émulation naît dans ce petit groupe et éveille la conscience universaliste de ceux qui ne combattent pas pour prendre ou garder le pouvoir. Ainsi se révèle le meilleur de l’humanité. Pourtant, il ne s’agit pas d’élitisme quand ce sont les élus du sort eux même qui valident leur participation, offert par le hasard, et que leur rôle fugace et bénévole se concentre sur le bien commun.
Croire aux vertus de la citoyenneté, ce n’est pas célébrer les êtres humains en l’état où les a placés la société, c’est ne pas douter qu’un citoyen sommeille en chacun et s’efforcer de l’éveiller, c’est cultiver l’humanitude pour faire du gogo un citoyen. Dans l’immédiat, et pour cultiver au plus tôt la capacité d’humanitude, en faire désirer les effets, les enfants pourraient consacrer davantage de temps aux échanges pour des créations collectives (dessins, scénario, chant choral, théâtre…).
Si des conditions opportunes sont capables de révéler l’humanitude, on peut se demander si cet état de l’humain est le fruit d’une levée d’inhibition ou celui d’une stimulation. L’humanitude est elle empêchée dans les conditions usuelles, ou bien des conditions exceptionnelles sont elles capables de créer cet état ? On peut remarquer le rôle de l’économie capitaliste pour maintenir les populations dans une situation d’inhumanitude mais d’autres formes de société semblent aussi y parvenir. Ainsi, même dans les sociétés dites « primitives », une certaine hiérarchie et l’attribution de rôles affectés aux divers membres pourraient freiner les manifestations d’humanitude.
Dans nos sociétés néo libérales, une dispute oppose ceux qui accusent le système de « flatter les bas instincts » avec les jeux d’argent, la culture de compétition, le culte de la réussite, etc., à ceux qui répondent qu’on ne doit pas refuser aux gens ce qui les rend heureux. Mais, ce qui indigne finalement si, comme défendu ici, les êtres humains ne sont pas ce qu’ils paraissent, s’ils peuvent plus et mieux, c’est la dérision qui fait nommer démocratie un mode d’administration du monde qui ignore (qui craint ?) ce supplément d’âme et d’intelligence, qui parque les humains dans un troupeau existentiel n’accédant à la vraie liberté que par des lucarnes intermittentes.
La démocratie ne peut se suffire de l’exécution des pulsions de l’humain inachevé, mais c’est pourtant là la seule exigence des démocrates aujourd’hui. Si notre système politique ne peut qu’entretenir cette illusion grâce à l’aliénation des majorités à coups de sondages, de débats publics ou d’élections, c’est qu’il s’adresse toujours à la part la plus médiocre de l’humain. Ainsi va la comédie politique…
Dans un récent essai, Jeremy Rifkin voit se succéder trois âges de l’humanité. L’âge de la foi a été suivi par l’âge de la raison, mais les atteintes terribles de l’homme à sa planète et la mondialisation des cultures ouvrent une nouvelle période qu’il nomme l’âge de l’empathie. Cette empathie, constitutive de notre psyché, est presque toujours masquée, mais elle appartient bien à l’humanitude. « Si la nature humaine est matérialiste jusqu’à la moelle – égoïste, utilitariste, hédoniste -, on ne peut guère espérer résoudre la contradiction empathie-entropie. Mais si, au plus profond, elle nous prédispose à …, l’élan empathique, il reste au moins possible d’échapper au dilemme, de trouver un ajustement qui nous permette de rétablir un équilibre durable avec la biosphère » écrit Rifkin. Laissons-lui son engouement persistant malgré tout pour une « troisième révolution industrielle », malgré les périls de l’anthropocène. L’empathie ne devrait être capable de sauver l’espèce du mauvais pas où elle s’est fourrée, à force de progrès, qu’en affirmant la fin des illusions de maîtrise. Mais nous partageons cette vision d’un sursaut nécessaire en plaçant le meilleur de l’humain en position de piloter l’avenir.
Pour sa part, Patrick Tort, historien fervent du darwinisme, a développé l’idée d’un « effet réversif de la sélection » : au-delà des caractères avantageux pour l’espèce, l’évolution a sélectionné chez l’homme la civilisation et ses vertus morales, ainsi « une sympathie altruiste et solidaire dont les deux principaux effets sont la protection des faibles et la reconnaissance indéfiniment extensible de l’autre comme semblable ».
Le discours biologisant sur la « lutte pour la vie » et sa version néo libérale d’ "économie compétitive" qui soutient la pensée politique hégémonique aujourd’hui ne répondent plus (ne répond pas) à la crise dramatique de nos sociétés et de leur rapport à la nature. Des concepts souvent estimés vieillots comme l’altruisme, l’empathie ou la solidarité doivent sortir de la boite moralisatrice où ils étaient confinés pour devenir forces de proposition à travers la culture de l’humanitude. »
Extrait de « l’Humanitude au pouvoir. Comment les citoyens peuvent décider du bien commun » de Jacques TESTART aux éditions SEUIL, janvier 2015.
mardi 24 mars 2015
Le FN - pourquoi, comment ? Discours 7
Le discours s'entend au sens ou le
pratiquait les philosophes grecs : une conversation qui permet
l'excursion dans tous les recoins de notre pensée.
Notre société
moderne a été bâtie, après guerre, sur le programme du Conseil
National de la Résistance, programme résolument de gauche. Mais
nous ne pouvons que constater aujourd'hui la prédominance d'un parti
qui en est le stricte opposé.
Les
fondamentaux du FN que sont la xénophobie et le repli sur soi ne
trouvent d'échos aujourd'hui que du fait de la désespérance
humaine. Malgré ce que l'on veut nous faire croire, les français ne
sont pas racistes (nous sommes le premier pays au monde en terme de
mariages « mixtes ») et si le FN est resté jusqu'ici
minoritaire en terme de vote c'est parce que ses thèmes ne sont pas
si porteurs. Parce que la vraie attente des citoyens se situe à un
autre niveau, celui de la qualité de la vie.
L'autoritarisme et le
nationalisme qui émergent aujourd'hui sont des tares congénitales
du capitalisme. L'accumulation de capital de quelques uns engendre
forcément l'appauvrissement des autres. Or pour conduire une masse
d'individus, qui forcément va en s'accroissant et en
s'appauvrissant, le gouvernement n'a d'autres choix que de « serrer
la vis ». Et donc de s'orienter vers un État policier et
liberticide.
Au début du 20 ème
siècle on appelait les « classes laborieuses » (les
ouvriers, les paysans sans terre) les « classes dangereuses ».
La bourgeoisie s'étonnait que des individus, à qui on ne laissait
pas le minimum vital, deviennent aigris et violents ! Le chômage
était important, les salaires ridicules et les droits des salariés
quasi inexistants. L'alcool faisait des ravages.
L'épisode de la
Commune de Paris (18 mars 1871 au 28 mai 1871) fût une tentative
pour ces classes laborieuses de réinstaurer la fraternité,
l'égalité et la liberté qui avaient émergé sous la Révolution.
Cela s'est terminé dans un bain de sang.
On peut s'étonner
d'un discours sur le Front National dans cette Réforme Agraire
pourtant c'est bien l'amour de la Liberté et de la Fraternité qui
nous mène à cette Réforme. Alors prenons le temps d'une mise au
point sur le Front National.
Pour comprendre un
groupe ou une idée, il est important de connaître ses origines.
Comme tous les partis
politiques sur le devant de la scène de nos jours, le nationalisme
est un enfant de la Révolution.
Quand l'Assemblée se
constitue en 1789, les monarchistes se placent à la droite de la
salle et demandent le respect de la royauté. Ils se divisent en deux
branches :
Ce qui unifie les
droites aujourd'hui c'est l'idéologie de l'ordre. En effet, la
Révolution est considérée comme une perturbation d'un certain
ordre (monarchique) et il est nécessaire d'en instaurer un autre
(moral, politique, social).
A l'extrême droite,
Drumont et Barres sont les premiers théoriciens du nationalisme.
Théoriciens de l'ordre par excellence, ils remettent en question le
régime parlementaire, l'accusant de la « décadence
française » (on est juste après la guerre de 1870-1871 avec
l'Allemagne par laquelle on a perdu l'Alsace et la Lorraine, ce qui
explique, qu'en France, on veuille y retourner en 1914!).
Maurras est celui qui
organise vraiment la théorie nationaliste, au travers de « l'Action
française ». Pour lui la Révolution a détruit l'unité créée
par la monarchie. Les quatre causes du naufrage français sont
-
les protestants qui auraient apporté l'individualisme et le libéralisme
-
les juifs, qui étant apatrides seraient un danger pour la nation
-
les francs-maçons, qui poursuivraient l'idéal des Lumières
-
les « métèques », les étrangers.
Pour rétablir une
monarchie absolue et héréditaire, sa méthode est de conjuguer la
conquête de l'opinion et la préparation d'un coup de force.
Le nationalisme
français est donc dès l'origine contre-révolutionnaire. S'il n'est
plus forcément monarchiste aujourd'hui, il prône toujours un
autoritarisme fort. C'est pour cela qu'il se satisfait très bien de
la V ème République qui assure une place prépondérante au chef de
l’État.
Enfin, malgré ce que
peut dire le FN aujourd'hui il est important de signaler que les
nationalistes ont déjà exercé le pouvoir en France. De 1940 à
1945 : le régime de Vichy n'est ni une aberration ni un hasard.
C'est le fruit de la montée des nationalismes dans les années 1900
à 1930. Pétain et la majorité de ses ministres étaient
ouvertement nationalistes et ont appliqué une politique issue des
thèses de Maurras :
-
chasse aux juifs
-
politique familiale et patriarcale (allocations familiales)
-
état policier avec la Milice pour mettre au pas les récalcitrants
-
STO : service du travail obligatoire qui fournit une main d’œuvre peu chère au patronna libéral.
Pétain est arrivé au
pouvoir suite à la débâcle militaire de 1940, les français
l'adorent car c'est le héros de la bataille de Verdun (700 000
morts?!).
A partir de 1942, le
peuple français commence à se détourner du pétainisme car il
supporte de moins en moins cet autoritarisme et le contrôle
permanent de la population.
Le FN d'aujourd'hui
est directement issu du pétainisme. Ce nationalisme français a la
particularité d'avoir été peu touché par le fascisme. En effet,
si le culte du chef et l'autoritarisme d’État sont communs à ces
deux mouvements, le nationalisme français n'est pas impérialiste.
C'est à dire qu'il n'a pas vocation à s'exporter, à s'imposer en
dehors de ses frontières. C'est un nationalisme de replis sur soi.
Ainsi se dire
nationaliste aujourd'hui c'est adhérer aux thèses
contre-révolutionnaires : le peuple serait irresponsable
politiquement, il aurait besoin d'un guide suprême qui devrait avoir
les pleins pouvoirs.
A contrario, se dire
révolutionnaire ne veut pas dire vouloir faire la Révolution (elle
a déjà été faite !) mais se poser en défenseur des acquis de la
Révolution : le peuple est souverain et ses principes de vie
sont : Liberté, Egalité, Fraternité.
On
peut tout de même se demander pourquoi les nationalistes se nomment
ainsi et revendiquent à tous bouts de champs la Nation. En effet,
Nation vient du latin « natio » et signifie « naître ».
Héritée de la Révolution française et de la philosophie du
XVIIIe siècle et des Lumières, la Nation signifie la volonté
du « vivre ensemble ». Elle résulte d'un acte
d'auto-définition du peuple, qui se reconnaissant et s'émancipant,
s'empare de la puissance politique.
Le FN est donc par définition
anti-national.
La Nation c'est la naissance du peuple souverain.
La République c'est le
pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple.
Clarisse Prod'homme,
école paysanne 35
mercredi 11 mars 2015
mercredi 25 février 2015
Souveraineté alimentaire
La Via Campesina et ses alliés organisent
le Forum international sur
l´Agroécologie orientée vers la Souveraineté alimentaire
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - La Via Campesina
Bamako, le 19 Février 2015
Plus de 200 délégués, parmi eux, des paysannes et des paysans, des agriculteurs familiaux, des artisans pêcheurs, des pastoralistes, des peuples autochtones, des travailleurs agricoles, des consommateurs, des organisations de citoyens pauvres, des ONG, des universitaires et d´autres mouvements sociaux, se réuniront dans le Centre Nyéléni, au Mali, entre le 24 et le 27 février, pour participer au premier Forum international sur l´agroécologie. Ce forum a lieu à un moment où le monde fait face à une crise économique, où le climat est en train de changer et la Terre Mère est agressivement exploitée par un modèle d’entreprise mortifère et l´accaparement illicite des terres.
Pour La Via Campesina, l´agroécologie est capitale pour l´humanité, puisqu´elle permet plus d’autonomie et offre une vie meilleure pour les petits producteurs d’aliments. Elle produit des aliments sains, offre une base solide pour la souveraineté alimentaire et garantit à la population rurale de vivre en harmonie et de soigner notre Terre Mère.
L´agroécologie, par les paysans et les petits producteurs d’aliments, est considérée comme un modèle de vie, grâce à des fermes avec des paysans, des producteurs d’aliments avec leurs ressources productives, des communautés rurales avec des familles, des champs avec arbres et forêts.
Selon Ibrahim Coulibaly, leader de la Coordination nationale des Organisations paysannes (CNOP) au Mali, “ce forum fournira des réponses pratiques menant à des solutions expliquant comment l´agroécologie peut sauver la planète de la faim et du changement climatique”.
Les coorganisateurs du forum sont conjointement avec La Via Campesina, les organisations suivantes : More and Better/Plus et Meilleur (MaB), Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe/Mouvement Agro écologique de l´Amérique Latine et du Caraïbe (MAELA), Réseau des organisations paysannes et des Producteurs de l´Afrique de l´Ouest (ROPPA), World Forum of Fish Harvesters and Fishworkers/Forum Mondial des Pêcheurs et des Travailleurs de la pêche (WFF), World Forum of Fisher Peoples/Forum Mondial des Artisans Pêcheurs (WFFP) et World Alliance of Mobile Indigenous Peoples/Alliance mondiale des Peuples autochtones nomades (WAMIP).
Le forum du Mali a pour objectif l´échange de connaissances locales et du savoir-faire des paysannes et des paysans, de partager les innovations des paysans et des petits producteurs d’aliments, d’échanger du matériel didactique et des processus développés dans les territoires, afin de relever les défis visant la construction d´un système alimentaire écologique et socialement équitable, tout en créant des liens et des synergies entre les différentes organisations de petits producteurs alimentaires, les mouvements sociaux et autres organisations promouvant l´agroécologie.
lundi 23 février 2015
Changer de croyances pour changer le monde
Réalisateur du film "En quête de sens"
Dans le même esprit nous vous conseillons d'aller visiter le site de "Reporterre" (lien direct dans la rubrique "les blogs qu'on suit").
mercredi 4 février 2015
Le Climat - Discours 12 - 4ème partie
Partie 4 : Sobriété
Sobriété
: n.f. Comportement d’une personne sobre. Qualité de quelqu’un qui se
comporte avec retenue. Qualité de ce qui se caractérise par une absence
d’ornements superflus.
La simplicité volontaire ou sobriété
heureuse est un mode de vie consistant à réduire volontairement sa
consommation, ainsi que les impacts de cette dernière, en vue de mener
une vie davantage centrée sur des valeurs définies comme « essentielles
». Cet engagement personnel et/ou associatif découle de multiples
motivations qui vont habituellement accorder la priorité aux valeurs
familiales, communautaires et/ou écologiques.
Nous avons, à
partir des éléments et publications scientifiques disponibles, présenté
les causes et effets du changement climatique et traduit ce que serait
le paysage de demain sur notre planète et plus localement autour de
nous. Bien sûr, aucune science n’est exacte et l’avenir ne se prévoit
pas toujours avec précision. Des surprises climatiques sont aussi
attendues. Bonnes ou mauvaises ? L’évidence est tout de même qu’il faut
se préparer au changement et pour très bientôt.
Rappelons aussi
que ce discours est écrit en utilisant les prévisions les plus
optimismes. Donc un réchauffement et un bouleversement climatique «
moyen ». Ce scénario optimiste, c’est dans le cas ou notre civilisation
devient « sobre » aujourd’hui. Tous les éléments proposés dans ce
discours s’aggraveront à la mesure de notre capacité d’aujourd’hui à
évoluer ou non vers la sobriété.
Nous sommes tous personnellement
concernés, car Demain (2050) nous seront encore sur Terre. Nous sommes
tous personnellement concernés car Demain (2100) nos enfants seront
encore là sur Terre…
L’impact humain qui provoque l’amplification
du changement annoncé est principalement dû aux pollutions
atmosphériques occasionné par les émissions de Dioxyde de carbone et de
Méthane (nous dirons majoritairement) : Les gaz émis par l’industrie,
les gaz d’échappement de nos véhicules, les produits indus à la
fabrication du ciment, la fabrication de pesticides et d’engrais
agricoles, la production de plastiques etc. La liste est longue. Pour un
écologiste, ce qui se passe aujourd’hui est cristallisant. C’est
injuste d’en arriver là. De cesse et depuis des décennies, les
associations de protection de l’environnement tirent la sonnette
d’alarme et sont pris pour des rabat-joies. Ils sont entendus
aujourd’hui ! Encore plus la protection de l’environnement est
aujourd’hui un enjeu majeur. Même s’il nous semble que les actes ne sont
pas évidents à constater. Mais rappelez-vous du Discours n°11 – Mouton !
Nous sommes invités aujourd’hui par la planète, à vivre plus sobrement !
Si
nous faisons partie de ceux qui ont appris à vivre plus simplement ;
pour des raisons éthiques ou pour des raisons économiques. La sobriété
est un mode de vie qui va devenir générale à la majorité des humains sur
terre. Bien sûr il y en aura toujours à faire moins et toujours à faire
plus. Il faudra s’en contenter. Voyons maintenant ce qu’en pratique ce
que doit être aujourd’hui notre schéma de vie. Afin de préserver notre
planète d’une éventuelle amplification de changement climatique, mais
aussi pour guérir des maux qui impactent notre environnement, … notre
écosystème.
Décarbonage ! Une économie moins émettrice en CO2 !
Si
nos modes de déplacement sont des facteurs important dans l’émission de
CO2, ils ne sont pas les seuls. Mais rappelons le, nos véhicules ne
produisent pas tous les mêmes quantités de CO2 en roulant. Lors de
l’achat d’un véhicule, il est important de s’orienter vers des véhicules
« propres » et de faible consommation. Il est aussi possible de varier
son mode de transport : achat de véhicules en collectif, voiture en
favorisant le covoiturage, transport en commun, vélo et marche à pied.
Si ces habitudes ont pris place dans notre société (notamment pour des
raisons économiques) elles sont encore à augmenter.
Émettre moins
de carbone, c’est aussi satisfaire sa consommation en réfléchissant au
trajet qu’a effectuer le produit que l’on achète, en observant la
quantité et la qualité de son emballage, en réfléchissant et en
questionnant le fournisseur sur les modes de fabrication (et ce qu’il
contient), en s’interrogeant sur sa duré de vie, son recyclage etc. bref,
en consommant, nos choix influent sur l’émission de gaz à effet de
serre. Ces habitudes vont
devenir quotidiennes. Aussi aujourd’hui
nous allons acheter notre alimentation mais aussi la grande majorité de
ce qui fait nos achats, localement, au plus près de son lieu de vie.
Cela va réduire considérablement les déplacements de marchandise et
certainement la quantité et la régularité de nos achats. Car acheter
l’indispensable est aussi un choix sur la surconsommation. Vivre
sobrement, c’est acheter « léger », mais rassurez vous, vous n’en serrez
pas plus malheureux ! La frustration de départ va très vite s’atténuer.
L’apprentissage et le partage de savoir faire sont aussi source
de « décarbonage » de l’atmosphère. Apprendre à tricoter, faire son
potager, cuisiner plutôt que d’acheter le « tout-fait » « près à cuire »
! C’est aussi bon pour la planète et le climat ! Devenir autonome pour
ce qui nous devient des besoins réguliers est une habitude que nous
allons reprendre en main. A la cuisine, l’habitude se prend vite
d’acheter en « vrac » ses ingrédients de base. Et de plus en plus de
citoyens s’organisent à plusieurs pour acheter « en gros » du riz, de la
farine, du sucre etc. les GASE (Groupements d’Achats Solidaires et
Équitables) se développent. Ils permettent de lier nos habitudes avec
des producteurs locaux, d’obtenir des produits attractifs en terme de
qualité et de prix, de limiter le coût et la production d’emballages
avec le conditionnement « en gros », de réduire les frais (et le bilan
CO2) de transport, etc. c’est d’ailleurs comme cela que sont nées les
coopératives BIOCOOPs qui se sont bien développées en villes.
Finalement,
consommer autrement, c’est porter un autre regard dans les échanges
mondiaux. Porter un autre regard sur la dépendance sur d’autres pays. Ce
qui renvoie aussi aux pillages et aux exploitations des pays (et de
leurs habitants) d’où nous tirons profit. Consommer autrement c’est
aussi revoir notre relation avec l’argent. L’argent qui domine le «
pouvoir » d’achat. Consommer autrement c’est aussi affronter les lobbies
ou le TAFTA. Consommer autrement c’est en fait refaire le partage des
richesses. La lutte contre le changement climatique aura donc bien
d’autres conséquences positives !
L’émission de gaz à effet de
serre baisse en France. -15% en 18 ans ! Cette bonne nouvelle est le
fruit de l’engagement pris par la France en 1997 via le protocole de
Kyoto. Mais cette bonne nouvelle cache l’empreinte carbone de la
consommation de Français, qui elle, a augmentée de 5%. La faute aux «
made in china » (écrans plats par exemple) ou aux imports de soja pour
nourrir les animaux d’élevage. Cela illustre bien la nécessiter de
changement de la façon de consommer et de produire.
L’empreinte
carbone c’est la quantité de carbone émise par une activité ou une
organisation. C’est un indicateur qui caractérise la pression exercée
par une population en termes d’émissions de gaz à effet de serre en
fonction de son mode de vie. Le calcule couvre ce qui est émis
directement et indirectement. C’est donc lié à la production et au
transport de ce qui est consommé (biens ou services). Ce qui nous
rapporte à notre dépendance
actuelle envers d’autres pays
(produits et services exportés). L’émission de gaz à effet de serre,
c’est la production de gaz émis dans l’atmosphère par une activité ou
une organisation.
Lutter contre le changement de climat c’est
aussi une évolution dans la politique économique d’un pays. 6 milliards
d’euros seraient dépensés chaque année dans le secteur du transport pour
défiscaliser et favoriser la consommation en gazole : transporteurs,
taxis, agriculteurs. Les effets du Diesel sur la santé (42000 morts en
France) doivent d’autant plus décourager ces politiques. Lutter contre
le changement climatique c’est aussi prévenir de certains risques sur la
santé humaine. Nos modes de consommations influent sur les nécessités
de perfuser ces filières ! C’est aux citoyens d’influer dans leurs
comportements de consom-acteurs ! Le pouvoir politique est aussi dans
notre porte monnaie. Une politique doit aussi s’engager pour mettre en
place une véritable fiscalité écologique si les résultats se font
attendre (ou pour éviter d’attendre le résultat !). Une politique
énergétique doit aussi favoriser les filières d’énergie renouvelable en
locale (on consomme ce que l’on produit localement). Mais notre «
consommation responsable », en limitant nos consommations énergétiques
est la mesure la plus efficace !
Grosso modo, l’implication
citoyenne fera beaucoup plus qu’un simple projet de loi. Il est
important pour le citoyen, d’impulser la bonne direction aux politiques.
Les principes d’exemples ou de désobéissances civiques seront moteurs !
Des mesures de bon sens se mettent en place dans notre société.
L’eau, une ressource sensible va faire l’objet de nouveaux modes de
collecte de traitement et d’usage. La lutte contre l’érosion et
l’artificialisation des sols, ainsi que les modifications agricoles en
terme de pratique et de variétés cultivées sont aussi primordiale pour
satisfaire les besoins et l’autonomie alimentaire (qui avec les
migrations de population, vont augmenter en France). Il va falloir
redessiner les infrastructures sur les côtes (stations balnéaires,
digues, routes) et préserver les protections naturelles (dunes, marais).
Les villes, principale habitat de l’homme sur terre (près de 80% de la
population mondiale vit en ville), doivent être remodelées. L’autonomie
vivrière va s’inscrire dans le programme des collectivités. Redistribuer
les champs dans les campagnes avec un grand programme de Réforme
Agraire et une politique Agroécologique va se voir un discours politique
entendu !!
Mais au vu des avancées mondiales sur les mesures
éco-responsables espérées, notre capacité d’adaptation au changement
climatique fera résilience. Nous l’avons entendu dans les précédentes
parties de ce discours, les températures moyennes de notre planète vont
augmenter de +3°c à +4°c d’ici 2100 (scénario optimiste et réaliste). A
notre projet de vie sobre et heureuse, va s’ajouter un objectif de
résilience. La résilience est l’aptitude d’un individu à se construire
et à vivre de façon satisfaisante en dépit des circonstances
traumatiques.
Notre nouvelle société (ou civilisation) va se construire en s’adaptant
au choc climatique pour éviter la disparition de l’humanité.
Sobre
et résilient, deux qualités humaine de l’homme d’aujourd’hui pour
s’adapter à demain. On observe déjà aujourd’hui, chez une certaine
partie de la population cet apprentissage de vie, ou le bonheur,
l’amour, l’amitié ou la générosité ne sont plus attachés à la notion
économique. Les réseaux COLIBRIS, initié par la génération Pierre Rabhi
ou les expérimentations menées par les « zadistes » qui vivent et luttes
en intelligence contre un monde qui s’accapare le vivant, sont une
belle illustration que notre société est en grande reconstruction.
L'accélération
financière et technologique (la croissance), déconnectée du rythme de
l’homme, mène notre système à l'épuisement et vers des catastrophes tout
à la fois écologiques, économiques et sociales. Le « bon sens » de
l’économie, basé sur la Croissance va évoluer vers le modèle de la «
décroissance ». L’ « urgence de ralentir », le documentaire de Philippe
Borrel montre bel et bien qu’aller a contresens du modèle dominant, par
les alternatives citoyennes, construit le monde de demain. Le marcher de
l’emploi va évoluer car le chômage va s’accroitre et accroître le temps
disponible des citoyens. Lutter contre le chômage est inutile et vain.
Notre société est en pleine mutation et évidement toutes les logiques
sautes. Le sens même du travail est rediscuté aujourd’hui. On discute de
Revenu de Base et d’occupation rémunératrice complémentaire. Et
pourquoi pas de multi-activité solidaires.
Ce discours n’est pas
tendre, j’imagine les doutes et les peurs qui ont envahis vos regards
aux lectures des trois premières parties. Mais, vous voyez, votre
optimisme est revenu ! Nous assistons à la naissance d’un nouveau
monde. Et ce n’est ni du rêve ni de la science fiction. Les abus et les «
contre-sens » du monde passé, ont illustré leurs dérives par le
changement climatique. Retroussons nos manches et dessinons aujourd’hui
la charpente de Demain. Car c’est avec nos enfants que nous allons
construire ce monde. Et faire en sorte qu’il soit meilleur.
(À suivre…)
Mikael HARDY, Ecole Paysanne 35
(décembre 2014)
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